Critique Film Cinéma Mercredi 22 janvier 2014
Un hymne au devoir de mémoire et à la liberté ! Certainement le film de l’année 2014 !
12 YEARS A SALVE
Drame, Historique (02h13min) – Date de sortie : 22/01/2014
De Steve McQueen (II)
Avec Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch, Lupita Nyong’o…
Les États-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession.
Solomon Northup, jeune homme noir originaire de l’État de New York, est enlevé et vendu comme esclave. Face à la cruauté d’un propriétaire de plantation de coton, Solomon se bat pour rester en vie et garder sa dignité.
Bande-Annonce : 12 YEARS A SALVE
Critique Film : 12 YEARS A SALVE de Steve McQueen (II) avec Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch…..
Par Franck DIPPA PRISO
Sarasota, État de New York, vers 1840. Solomon Northup, violoniste populaire et heureux père de famille, est dupé par des crapules qui le kidnappent et le confient à un marchand d’esclaves qui opère dans le Sud du pays. Transporté par bateau jusqu’en Louisiane puis vendu à un planteur, Northup ravale sa colère et cache sa bonne éducation, par crainte d’être tué. Au plus profond de lui-même, toutefois, le nouvel esclave rebaptisé Platt est résolu à recouvrer bientôt sa liberté. Mais ses chances d’y parvenir s’amenuisent lorsqu’un affrontement avec un contremaître sadique force son propriétaire à le vendre à un rival, Edwin Epps. Réputé pour sa violence, ce dernier met Northup sous sa botte, comme il l’a fait avec tous ses compagnons d’infortune, incluant Patsey, la jeune championne des cueilleurs de coton, que le despote fou de Dieu possède jusque dans son lit.
Steve McQueen est l’un des réalisateurs les plus doué de sa génération. Il a un style singulier de la mise en scène, une empreinte bien à lui et une exigence rare. Sans oublier la puissance de ses longs plans-séquences. Le film 12 Years A Slave est une histoire vraie, une œuvre exceptionnelle, forte, intelligente, historique, dénonciatrice, révélatrice, éducative, moralisatrice (dans le bon sens) et plus encore sur la barbarie de l’esclavage.
Chiwetel Ejiofor est également le principal artisan de ce succès. Son jeu d’acteur est juste, délicat, efficace et brillant. Et à juste titre les récompenses prestigieuses pleuvent pour le long-métrage et cet immense comédien qui aura sans doute l’oscar du meilleur acteur 2014. C’est l’histoire d’un violoniste qui devient esclave. Solomon Northup est saoulé, enlevé, vendu, battu, exporté, échangé et libéré. L’éventail d’émotions proposé pour toutes ses situations est très riche. D’ailleurs la scène finale illustre bien ce propos. Ce drame tragique touche au vif d’une manière rare. McQueen met les bons sentiments de côté pour faire toute la place à une peinture sans concession de l’humiliation humaine afin d’émouvoir le spectateur.
L’interprétation de la pléiade de comédiens de haut vol (Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch, Paul Dano, Brad Pitt, Paul Giamatti, et Lupita Nyong’o…) est bonne et subtile. Cette subtilité est de rigueur étant donné le thème délicat du projet, l’esclavagisme. Cependant, tous ses comédiens, « les mâles » uniquement n’arrivent pas à transcender leurs rôles.
Le cinéaste Steve McQueen contrôle bien le récit, la cadence, le développement dramatique et les enjeux. Le montage est extraordinaire et met en valeur toutes les scènes grâce à une caméra énergique, adroite et très temporelle (ellipses et longs plans fixes). Le film 12 Years A Slave est puissant, émouvant et crédible dans son impertinence juste de révolte. Il réveille aussi des débats comme cette question qui est de savoir si le racisme est culturel, inné, volontaire, en lien avec son éducation, ou son milieu social ? Une chose est certaine, c’est probablement le meilleur film de l’année 2014, même si nous ne sommes qu’au début de l’année.
Les + :
* La performance magistrale de Chiwetel Ejiofor
* La révélation de l’actrice Lupita Nyong’o
* Le génie de la réalisation de Steve McQueen (II)
* La force de la mise en scène
* La puissance du récit
Les – :
* Les autres interprétations masculines ne sont pas exceptionnelles
Thèmes : L’Esclavage, la liberté, dignité humaine, histoire etc.
Note : *****
La Rédaction de CinéBooster